Udaipur : premières impressions

Jour – 1

Après plusieurs mois de préparation, nous quittons la France le 19 Février 2019 pour un an. Avec le Rajasthan, Udaipur, Inde, pour première destination.
Après un départ évidemment émouvant à l’aéroport, nous accédons aux portes d’embarquement avec une première péripétie qui gâchera définitivement ce premier jour inoubliable.

Le numéro de mon passeport pour l’obtention du Visa indien étant mal écrit (j’ai en effet ajouté des caractères en trop à la fin du numéro, ceux que l’on trouve à la suite en bas de page du passeport, mais qui en fait ne font pas partie du numéro en tant que tel), les premiers problèmes se posent. On nous fait patienter sur le côté, pendant que tous les autres passagers sont enregistrés et attendent dans le bus nous conduisant jusqu’à l’avion. Nous sommes les derniers, et personne jusqu’ici ne nous rassure sur l’état de la situation. Le numéro de mon passeport n’étant pas le même (car plus court) que celui écrit sur mon e-VISA, il y a accrochage. Après un dernier appel à l’immigration, on nous laisse passer de justesse, provoquant donc un petit retard sur le décollage de l’avion… La suite du voyage sera chargée en angoisse : vais-je pouvoir passer Kiev ? Et comment cela va-t-il se passer lors de notre arrivée à New Delhi ? On envisage la possibilité de commencer le voyage séparément si je ne pouvais passer, ce qui m’angoisse fortement pour le début d’un si grand voyage !
Arrivée à New Delhi… après plusieurs interlocuteurs qui peinent à comprendre mon problème, Alexis prend le relais pour l’expliquer avec un meilleur anglais, et j’obtiens enfin mon précieux tampon sur le passeport, galère terminée, le voyage peut commencer.

 

 

Environ 24h plus tard, nous atterrissons enfin à Udaipur, il est 14h30 heure locale. Il fait 30°C, le soleil au zénith. Nous prenons un taxi pour une petite demie-heure afin d’atteindre le centre ville d’Udaipur. Le choc culturel est presque immédiat. Mes yeux zig-zaguent entre le bas côté de la route et la conduite locale, entre l’émerveillement du premier jour et la violente claque d’un dépaysement profond.

Des vendeurs à la sauvette, ou plutôt des petits commerçants, sur les bas-côtés terreux de la route apportent la marchandise d’un point à un autre, des vaches et des chiens, écrasés par la chaleur, s’effondrent sur leurs flancs. Les couleurs chatoyantes des tenues féminines contrastent avec les teintes ternes des boutiques, de la terre et des vieilles voitures cassées. Il y a là une animation débordante, tout comme sur la route… les slaloms intempestifs de notre taxi et de tous les autres conducteurs (scooters, voiture ou camion, même énergie !) donnent une impression de fouillis chaotique.
On se demande comment tout cela peut fonctionner sans accident… un passant traverse la route, venant de nulle part, ne semblant pas faire cas de cette folie qui pourrait lui arracher la vie. Les scooters portent non pas deux, mais 3 adultes, ou 5 s’il s’agit d’une famille avec enfants. Parfois, on distingue un énorme sac posé sur les genoux du passager arrière qui peut à peine se tenir au siège.
A base de slaloms, de freinage, et surtout d’un gros million de coups de klaxon, tout le monde rentre chez soi indemne, si ce n’est un petit accrochage qui ne changera en rien l’état de la situation. De notre fenêtre, c’est effrayant de regarder la route, et d’un autre côté, il me serait impossible de prendre le volant dans cette situation !

Nous voici proche de notre Guest House, Udai Haveli. Nous posons enfin nos bagages dans notre chambre, il fait très chaud, une bonne douche est de mise ! Nous profitons ensuite du coucher de soleil pour admirer les ghâts du lac Pichola, le magnifique City Palace, et les petites îles flottantes. Pour notre premier repas, une bougie, des coussins, et une jolie terrasse au bord du lac nous séduisent. Il est encore tôt, mais décalage horaire et nuit blanche à l’aéroport obligent, nous tombons de sommeil presque instantanément.

 

JOUR – 2

Le temps est toujours au beau fixe, et après notre petit déjeuner indien à la guesthouse, nous entamons notre visite du City Palace. Il s’agit d’un ensemble de palais construit à des époques et des architectures différentes formant un ensemble colossal.
Malgré le nombre conséquent de touristes, je trouve le lieu très reposant comparé au chaos ambiant de la ville. Ici, plus de scooters qui klaxonnent en continu, ni de vaches et de chiens errants au milieu des routes, de bouses et d’eaux usées qui tapissent le sol. Tout est propre, spacieux et élégant.

Les nombreuses pièces, petits couloirs, renfoncements, fenêtres et autres moucharabieh apportent de jolie jeux d’ombres et de lumières et permettent surtout le passage de courants d’air bienfaisants. Le palais est séparé entre la partie hommes et la partie femmes, toute deux profitant de cours extérieures élégamment décorées. Les détails des mosaïques et des peintures sont saisissants, et l’on imagine le temps qu’il a fallu pour en créer un ensemble harmonieux. Si les matériaux utilisés ne valent pas la décadence de dorures du château de Versailles, le faste et l’immensité du palais n’est pas en reste.
Le mieux est encore d’en voir un extrait en images :

 

 

Nous sommes restés 4h à profiter du calme des cours extérieures, à l’ombre des arbres, des courants d’air dans les petites pièces du palais, de la vue sur le lac Pichola à travers les moucharabieh, pour de nouveau retrouver le vacarme ambiant. Quoique… après quelques minutes de marches dans les rues de la ville, nous atterrissons dans un mini café servant des lassis, thés, chai et autres jus de fruits frais, légèrement décalé de la grande rue, nous permettant de profiter de la folie de la vie, en retrait sur une chaise. Nous rencontrons ici un anglais photographe très sympa, accompagné du fils de la gérante, avec qui nous discutons un bon moment. Le photographe est habitué au pays, j’en profite donc pour faire part de ma peur des chiens errants qui aboient sur notre passage, perturbant davantage mon acclimatation. Nous échangeons sur les différents endroits où nous comptons aller ensuite, il nous partage ses bons plans. Et ainsi, nous évitons la fatale plage horaire 14h-16h plutôt suffocante.

De retour dans les rues de la ville, nous croisons un « food truck » à l’indienne. Nous n’avons pas mangé de l’après-midi, Alexis tente donc une petite dégustation, ma foi excellente : l’aloo bonda , un beignet en forme de boule, frit, à la pomme de terre, aux pois chiches, accompagné d’une sauce verte et rouge couvert d’oignons ciselés. Un encas délicieux pour seulement 20 roupies (soit quelques centimes d’euros).

 

 

Petite balade sur les ghâts à la tombée du soleil, retour à la guesthouse, puis petit resto au bord de l’eau, encore une excellente adresse culinaire ! Nous sommes habitués à manger épicé au quotidien, et la nourriture indienne ne nous pose aucun problème : une merveille de parfums, de piments et de textures nous émerveillent les papilles pour un prix dérisoire. C’est assurément pour moi le premier coup de coeur de l’Inde. Pour le reste, je me laisse encore un peu de temps pour m’habituer à cette effervescence et ce manque total de repère qui me submergent un peu trop !

 

Laura B

 

8 thoughts on “Udaipur : premières impressions

  1. Hello,
    Quel plaisir que de découvrir ce matin vos tous premiers commentaires et de bien belles photos.
    Le stress à dû te pourrir le voyage, Laura … mais “tout est bien qui finit bien”
    Ravi que vous appréciiez la nourriture indienne ….. et ne doutant pas que vous vous habituerez vite aur chiens errants …. et au grand dénuement dès habitants.
    Avez vous décidé de la suite de votre voyage ou restez vous quelque temps à Udaipur pour prendre vos marques et peut être aussi vous habituer à la chaleur ?
    Bisous de nous deux

    1. En effet, j’étais au plus mal le jour du départ à cause de ce Visa ! Nous quittons Udaipur demain pour Bundi, ville supposée plus calme… je l’espère 🙂

  2. Excellent début !
    Je suis agréablement surpris par la teneur de ce premier reportage.

    En effet, malgré tes inquiétudes face aux bouleversements culturels et environnementaux tu sembles agréablement surprise et suffisamment sereine pour partager à chaud tes impressions … c’est rassurant !

    Une aventure mémorable ne pourrait se passer de péripéties … et vous avez décidé de démarrer la vôtre par le pays les plus déroutant !
    Alors vous ne serez pas déçus et nous non plus grâce à la techno qui nous relie.

    Bonne route avec nos encouragements … si besoin est !

  3. La première photo de cet article est vraiment très réussie !
    Quel mannequin cet Alexis !

    Très heureux de lire que les difficultés se sont révélées dès le début du séjour… C’est quand même bien fait !
    Si tout cela peut sembler un peu “raide” comme démarrage, je suis convaincu que c’est une bonne chose.
    Bientôt, ces premières craintes et obstacles intimes seront dépassés et d’autres portes à franchir se présenteront à vous.

    N’est-ce pas aussi cela que l’on vient découvrir en foulant d’autres terres ?
    Surtout, le Voyage ne se déroule-t-il pas aussi à l’intérieur de soi ?

    J’imagine que, dans quelques semaines, cela aura plus de sens.

    Les yeux grand ouverts, l’âme éveillée. Vivez !

    1. En effet, j’apprends des autres et de moi-même, et c’est vrai qu’il s’agit d’un voyage bien plus challenge que deux semaines en Italie 🙂 merci pour ton message et ton compliment sur ma photo (le modèle y est pour beaucoup tu as raison !). Gros bisous de Bundi

  4. Un vrai bonheur de lire ces articles et de suivre avec vous ces aventures. Laura, je voyage avec vous à travers ta plume que je ne connaissais pas aussi colorée et vivante.

    J’ai hâte de voir où vous mènera ce périple, en attendant je guette avec impatience vos prochains articles et photos.

    Je vous embrasse !

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