Perdus à Luc Yen

Parfois internet c’est bien… Le plus souvent, cela ressemble pour nous autres voyageurs à une litanie des dix mêmes lieux à voir dans chaque pays ou région, les mêmes activités (si c’est avec une balançoire, c’est mieux), les mêmes lieux pour manger. Et puis certains jours on a de la chance, on tombe sur le blog d’un motard qui sillonne le pays depuis quinze ans et le retranscrit avec mille détails. On ne connaît rien des lieux qu’il présente, que ça a l’air tentant ! Après une lecture en profondeur, on se décide, nous allons redescendre vers Hanoï, en nous arrêtant à mi chemin à Luc Yen. Sapa c’était calme (et authentique oui, ça nous restera), là on vise la tranquillité absolue.

 

 

Un bus nous emmène à Yen Bai, bourgade endormie entre petites montagnes et rizières. Nous sommes bien sûr les seuls touristes à descendre ici. Les chauffeurs de taxis sont bien là, mais la partie de carte les absorbent bien plus que nos sacs le long de la route… A défaut de trottoir ! Un chauffeur se dévoue tout de même, et s’occupe de nous. Pour une fois nous n’aurons aucune difficulté à expliquer notre destination. Et pour cause, il n’y a qu’un hébergement dans la région. On pose nos sacs dans le coffre, et nous voilà en pleine ballade orchestrée par le chauffeur, entre campagne luxuriante et détour pour faire gonfler le compteur… passons ! Nous arrivons devant une grande demeure campagnarde, construite sur pilotis. Le rez de chaussée sert comme souvent de terrasse ombragée, une table, quelques chaises et un hamac, le compte est bon. Entourant ce lieu de vie, on découvre un bassin de pisciculture et un potager. A l’étage, c’est un immense loft tout en bois qui sert de pièces unique. Les chambres (séparées par des rideaux), le foyer pour le feu et le séchage des viandes au dessus ainsi que la cuisine. Cette fois-ci, c’est un couple de l’ethnie Thaï qui nous accueille, la discussion va encore être un peu difficile mais on se sent tout de suite chez soi, tant les sourires sont contagieux.

 

 

Courte ballade dans la campagne, il se fait déjà tard. Le cadre ressemble à Mai Chau, rizières et collines boisées comme horizon dans toutes les directions. Deux choses sont marquantes dès les premiers pas, ici les chiens sont calmes mais surtout ici les gens sont surpris, et bien agréablement, de nous croiser. Quel plaisir d’apercevoir ces sourires à nos bonjours (Xin chao en version originale) prononcés avec un accent les empêchant peut être de comprendre nos salutations. Mais le sourire et la curiosité sont toujours là. Le soir on mange à table avec la famille du riz, des légumes sautées et bien sûr le poulet que notre hôte a déplumé pendant que nous sirotions une bière. Le lendemain, on emprunte des vélos pour poursuivre nos flâneries. Nous sommes bien tombés, c’est jour de marché dans la vallée. Encore une fois les sourires sont partout présent. Malheureusement le marché est un peu décevant, beaucoup de made in china et contrairement à Sapa, aucun costume traditionnel à savourer du regard. Peut être que les Thaï ont abandonné les leurs, peut être que les Hmongs de Sapa conservent les leurs pour “parfaire” l’authenticité de la célèbre station ? Nous ne le saurons jamais.

 

 

On rebrousse chemin en quête d’une cascade supposément jolie… Si nous l’avions trouvé. Aucun plan, aucune information, et comme il est bien difficile de se faire comprendre sur cette route franchement immonde, nous abandonnons cette idée et allons nous abriter à l’ombre d’une épicerie, qui avec ces 2 tables en plastique dans le fond fait bien évidemment office de bar. Ici, c’est au format deux litres que la bière est servie, dans un mini-fût que l’on décapsule. Et comme toujours, les locaux ne résistent pas à l’envie de boire avec nous. Il n’est pas midi que nous pourrions partir sur un concours de cul sec avec une bande bien large d’hommes et pour une fois également de femmes. On ralentira le jeu bien sûr, mais nous le paierons tout de même un petit peu.

 

 

La curiosité locale à notre égard atteint son paroxysme avec la sortie des classes de l’école attenante à la maison de nos hôtes. Tout y passe, du petit garçon effrayé au groupe de copines qui viennent scruter nos visages pâles. Mais toujours ces immenses “hello” chaque fois qu’on croise leurs chemins !

 

Alexis B.

2 thoughts on “Perdus à Luc Yen

  1. Hello Alexis,

    ça faisait un bout de temps que je n’avais pas regardé le site et honnêtement vous nous donnez vraiment envie de partir nous perdre à découvrir tous les sites dont vous nous parlez.

    Supers articles, superbes photos… à quand une reconversion en tant que pigiste du guide du routard ? 🙂

    Profitez en bien

    1. Salut Seb,
      Merci pour ce retour et tes lectures.
      Rien de prévu pour une reconversation “routardienne”… flâner nous convient parfaitement, aller tester les lits et les tours operator, ça ne serait pas la même chose 🙁

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