Pour regagner Agra depuis Orchaa, il faut un tuk-tuk, puis un train de 3h environ. Si nous avons pu réserver un tuk-tuk la veille à l’hôtel pour qu’il nous dépose à Jhansi, la grande gare ferroviaire la plus proche, nous devons acheter des billets de train sur place.
Sans réservation préalable, ce sera donc la classe populaire, la moins chère de toute, celle qui nous assure d’être parmi les autochtones lambda. L’entrée dans le train se fait plutôt correctement et nous atteignons une banquette pouvant assoir 8 personnes les unes en face des autres.
Alexis est assit tout au bout, près de la fenêtre. Et moi, entre lui et un jeune homme indien. C’est là que ça coince un peu. Faut-il nécessairement que nos cuisses soient aussi collées l’une à l’autre alors qu’il a vraisemblablement assez de place à sa gauche pour me laisser un espace vital ? J’ai mon sac à dos calé entre mes jambes, je le déplace de temps en temps et essaie ainsi de faire comprendre qu’il serait fort agréable de se décoller un peu. Mas rien n’y fait. A la vue de la famille assise en face de nous, je constate que la proximité n’est chez eux pas une affaire d’état, il n’est pas gênant de s’entasser les uns sur les autres, alors même que la moitié de la banquette reste libre. Mais quand même, plus je tente de gagner de la place, plus je constate avec déception que ce monsieur fait des gestes plus grands que nécessaires pour pouvoir me toucher d’une manière ou d’une autre. Je crois que la prochaine fois, nous inverserons les places, je doute que le problème puisse être le même avec Alexis !
On peut noter le cruel manque de femmes dans ce pays. Peut-être sont-elles moins visibles et cachées, mais tout de même. Cela peut expliquer les regards insistants.
La sortie du train fut épique. Les gens présents sur le quai de la gare se ruent littéralement comme des animaux dans le train, bousculant tout sur leur passage, ne nous permettant que très difficilement de sortir. Bon à savoir : être prêt à descendre, sac sur le dos, bien avant que le train ne s’arrête ! On était déjà bien rodé sur les heures de pointe du métro parisien mais les indiens nous en apprennent encore davantage sur la question du bien-vivre ensemble.
Rapidement, nous trouvons un tuk-tuk pour nous emmener dans le meilleur quartier d’Agra pour visiter le Taj Mahal, Taj Ganj. Et il faut dire que malgré l’insalubrité de la chambre, nous sommes excellemment placés. Nous arrivons assez tôt dans l’après-midi pour voir le Taj de l’autre côté du fleuve qui le longe, et espérer un coucher de soleil féérique. C’est râpé car les nuages ne semblent pas vouloir décoller, mais c’est notre première vue du Palais et ça n’a pas de prix ! Nous échappons à la pluie de peu et nous sommes invités à partir à 18h.
Après une nuit frigorifiés à cause de l’humidité de la chambre, nous tentons un premier réveil à 5h30. La pluie ne cesse de tomber, nous nous réveillons donc vers 7h. Les bagages laissés à l’hôtel, nous entrons dans le parc du Taj Mahal sans faire la queue. La pluie en a refroidi plus d’un, ce qui nous permet une première vue sans trop de monde. Certes, il y a des nuages, et nous n’échappons pas à la pluie, mais nous avons la chance d’être presque seuls sur l’allée centrale qui conduit au Palais.
Alexis a fait un très joli portrait en ce lieu, merci à lui.
L’absence de soleil permet une vue plus complète de l’architecture : sans ombres, on distingue davantage le blanc pur du marbre qui la compose. Tout en finesse, chaque porte et encadrée par un message et des fleurs magnifiquement peintes ornent l’entrée. Tout est symétrique : face, droite, dos et gauche possèdent exactement le même nombre d’arches, de motifs et de colonnes. Si bien que la vue que nous avions hier soir était exactement la même sur la face opposée.
De merveilles en miracle, les nuages se dispersent… et laissent percer le soleil, ce qui donne un ciel absolument radieux. Puis vient le soleil, aussi imposant que le palais qu’il illumine. Nous sommes éblouis par la blancheur du marbre qui reflète les rayons.
Nous entrons dans le mausolée, qui n’a pas grand intérêt en soi. L’intérieur est une pièce ronde ultra sombre où sont placés au centre les tombeaux du maharadjah et de sa troisième femme, pour qui celui-ci décida de construire ce somptueux mausolée. Il en faut de l’amour, ou de l’argent, ou bien surtout des deux, pour rendre un tel hommage.
Après notre repas du midi, nous nous attaquons à la deuxième partie des visites incontournables, le Fort d’Agra. A vrai dire, il fait pâle figure comparé au Taj. Et pourtant, il est imposant, mais la surprise n’est plus de taille. Nous faisons donc notre visite sans trop de convictions.
La journée est encore longue, car notre bus de nuit pour Haridwar ne part qu’à 21h 30. Nous attendons dans la boutique de la compagnie de bus, au milieu des cartons. Le temps est long, et nous poursuivons sur une nuit de 9h de bus. Demain matin, à 6h30, nous foulerons les ghâts d’Haridwar, les bords du Gange, haut lieu saint Hindou.
Laura B.
Quel plaisir, Laura et Alexis, de découvrir vos belles photos et vos commentaires !
Cela nous rappelle évidemment de très bons souvenirs puisque Agra et Haridwar étaient à notre programme à nous aussi en novembre.
Nous allons suivre assidûment votre périple que nous vous souhaitons joyeux et riche de découvertes et de rencontres (pas trop collantes pour Laura… !).
Profitez bien de tout.
Avec nos bises amicales. Monique et Jacques
Salut Monique,
Ravi de te voir ici ! J’espère que nos réactions à chaud, forcément un peu ignorantes et impulsives, ne choquent pas ta vision plus censée et construite de cet incroyable pays.
Alexis
Merci Laura pour ces récits et photos toujours haut en couleurs, certaines anecdotes deviendront-elles récurrentes tout au long de cette année ? On peut l’imaginer, à votre grand plaisir….ou peut être un peu moins pour certaines 😉
On ne se lasse pas des photos du raffinement de ces palais, c’est magnifique!
Profitez bien!