Chaque année, c’est un rituel. Durant notre séjour près de Saint-Gilles Croix de Vie, nous faisons une escale à l’île d’Yeu. L’aller-retour sur une journée de début est devenu une escapade de trois jours.
L’île est assez préservée du tourisme, si on la compare à sa voisine Ré. Et pourtant, sa beauté n’est en rien comparable à celle-ci ! L’île d’Yeu offre la quiétude insulaire d’un chaleureux été, et cette énergie des côtes bretonnes, découpées, turquoises et survoltées. L’eau y est tout aussi glacée mais sa couleur la rend irrésistible à la baignade.
Il existe ainsi un GR pour faire le tour de l’île à pied. Le GR80, 27,5km, qui peut s’effectuer en une grosse journée de sept heures de marche. Ou bien, par petites tranches. Sur trois jours, nous avons donc bouclé le GR, tout en rejoignant Port-Joinville chaque fin d’après-midi en empruntant les sentiers du centre de l’île, bien plus déserts que les bords de côte !
De Saint-Gilles, un bateau nous dépose sur l’île d’Yeu en une heure. Avant dix heures du matin, nous déposons nos affaires dans une charmante maison d’hôtes que nous connaissions déjà. Nous retrouvons la même chambre, et la joie de repartir aussi sec.
Si la plupart des touristes louent des vélos pour se balader sur l’île, pour la deuxième année consécutive, nous la foulerons exclusivement de nos pieds. L’avantage majeur, (en plus du budget) se situe dans la possibilité d’arpenter tous les sentiers, au plus près de la côte sauvage, ce qui reste interdit aux vélos et autres véhicules motorisés. En avant les petons, nous commençons ainsi notre entrainement physique pour notre prochain grand trek dans les Alpes à la fin de l’été.
Il fait chaud mais le vent frais ne nous autorise qu’une très courte première baignade. L’eau est glacée, 16°C au maximum. La température pique les pieds et engourdit le corps. Nous dégustons un délicieux sandwich maison sur les cailloux, le temps de sécher au soleil.
Nous poursuivons notre balade vers l’Est sur les bords de la côte. La température augmente et nous atteignons enfin notre plage préférée de l’île, la plage des Soux. Une crique coupée en deux par une avancée de rochers offre deux plages superbes et une eau glacée (mais turquoise). Alors on fait descendre drastiquement la température par un aller-retour expéditif dans la mer !
Après quelques heures à dorer au soleil, nous repartons bien réchauffés dans l’après-midi, en bus depuis la plage des Vieilles jusqu’à Port-Joinville. La douche apaisante fait place à la sortie du soir, les jambes fatiguées et le minois rougeoyant. Après avoir testé quelques restaurants sur l’île ces dernières années, nous avons nos habitudes. Ce soir, comme d’habitude, nous mangerons à la crêperie Martin (autrefois appelée Snack Martin). Victime de son succès, il y a toujours beaucoup de monde. Mais il n’est même pas 19h, alors nous nous posons en terrasse, à deux pas, dans un très bon bar à vins, au prix abordable et à la cave toujours excellente. Située dans la rue piétonne, l’endroit est charmant. Il aura fallu attendre un bon moment pour enfin déguster ces succulentes crêpes !
La deuxième journée n’est pas aussi ensoleillée. Le temps est gris et la température a chuté. Nous avons bien fait de nous baigner deux fois hier car cela aurait été impossible cette fois-ci. Néanmoins, l’île offre un autre charme, plus sauvage. La lumière fait ressortir le jaune des lichens collés aux rochers bordant la côte.
Ce jour-là nous rejoignons notre dernière étape, le charmant petit port de La Meule. Un restaurant s’y trouve avec des prix exorbitants. Néanmoins la terrasse surplombante offre un bien chouette cadre pour y siroter un verre. Le froid démotive l’attente qu’il nous reste pour prendre le bus, nous regagnons ainsi Port-Joinville à pied, après une grosse journée de marche.
Ce soir, nous changeons d’adresse et testons un nouveau restaurant de l’île, Le Mesclun. Excellent choix, nous sommes ravis de la qualité des produits pour un prix tout à fait raisonnable, même si évidemment plus cher qu’une crêperie.
Pour notre dernière journée, nous arpentons l’Ouest de l’île. Moins découpée que la partie Est, nous marchons parfois directement sur la plage. L’endroit est presque désert et le ciel s’assombrit. Nous coupons l’île de l’intérieur, sur des petits chemins peu arpentés, dans l’herbe, à travers la forêt. Et puis la côte nous apparaît et sa vaste plaine d’herbe rase.
Le beau temps revient pour nos derniers moments sur l’île et nous regagnons Port-Joinville quelque peu froissés par un chien collant et un peu agressif qui aura le don de faire remonter cette pesante peur des chiens errants qui m’a suivi en Asie l’année dernière.
Le charme de cette île opère comme à chaque fois. La météo nous aura gâté d’une palette riche en couleurs, sublimée par ses paysages sauvages et ses criques déchiquetées. A l’année prochaine… assurément !
Laura B.
Moins exotique que le sud-est asiatique ! mais assurément très intéressant.
On a testé, on sait de quoi il retourne. Félicitations pour ces images et commentaires toujours attrayants.
Merci de continuer à nous lire malgré ce petit manque d’exotisme ! 🙂 On s’y plait quand même, la France a de très belles choses à partager, et il faut parfois parcourir le monde pour s’en rendre compte.