L’Annapurna Base Camp – Première partie

Jour – 1 : De Phedi à Tolka

Nous entamons notre deuxième trek dans la région, l’Annapurna Base Camp, qui devrait durer une dizaine de jours et nous faire atteindre plus de 4000 mètres d’altitude. Cette fois, nous allégeons le poids de nos sacs à dos respectifs. Ne prenant que le strict minimum, nous arrivons à un compromis décent pour marcher plusieurs heures des jours durant.

Nous laissons tomber le bus local pour un taxi qui nous emmène à Phedi beaucoup plus rapidement. Nous sommes déposés à 7h45 sur une route en terre. En face de nous, des escaliers nous emmènent sur les hauteurs, notre trek commence.
1000 mètres de dénivelé positif nous conduise à Pitam Deurali. Les innombrables escaliers ne manquent pas de nous couper le souffle, c’est un début un peu sec !
Les montagnes montrent le bout de leurs immenses nez, offrant un joli panorama. L’ambiance est quelque peu surannée et nos souvenirs nous ramènent dans la campagne monténégrine qui nous avait tant charmée il y a quelques années.

 

 

Nous atteignons ensuite une forêt de rhododendrons, toujours aussi flamboyants, leurs fleurs arborant leur plus beau fuchsia.
Il ne nous reste plus beaucoup de temps de marche, nous entrecoupons donc la journée par une pause déjeuner à Pitam Deurali, réchauffés par le soleil au zénith.

Le village de Tolka ne tarde pas à apparaître, après 400 mètres de descente. Un troupeau de vaches a élu domicile en plein milieu de la route que nous devons emprunter. C’est donc un bon challenge pour moi de les affronter à deux centimètres de mes pieds ! Je dois l’admettre, hormis leur respiration bruyante, elles n’ont pas été perturbée outre mesure de mon passage. Tâchons de s’en souvenir pour la prochaine rencontre, qui sera inévitable !

A notre arrivée à Tolka, 14h30, nous suivons cette fois les conseils « Guest House » de notre Lonely Planet, et nous sommes ravis. La vue de notre Sunny Lodge est sublime, et les hôtes adorables. Rien ne vient obstruer cette vue sensationnelle sur les montagnes.

 

 

Pour notre repas, nous changeons nos habitudes. Il faut bien reconnaître qu’on tourne un peu en rond avec la nourriture népalaise proposée durant les treks : entre le dhal bat (ma foi plutôt cher même si plus copieux), le riz frit aux légumes, les nouilles aux légumes, les momos (quand on peut se le permettre financièrement), et les soupes, nous sommes un peu lassés et optons pour nouvelle combinaison. Une bonne soupe aux oignons (plutôt bouillon), avec un curry de pommes de terre. Cela nous réchauffe joyeusement, et c’est plutôt réconfortant.

Un groupe de trekkeurs allemands, avec leurs guides, arrosent leur dernier soir de trek, c’est donc plutôt la fête dans la salle commune de repas : multiples bières, chant népalais et autres danses sont à l’honneur. Nous sommes plutôt sages de notre côté et allons nous coucher comme d’habitude peu après les poules.

 

Jour – 2 : De Tolka à Jhinu Danda

La vue sur les montagnes depuis notre lodge offre un petit déjeuner parfait. Nous partons à 7h40 direction Jhinu Danda. Ce village est situé près de sources chaudes, nous pensons donc en profiter dès notre arrivée.
Nous démarrons notre journée à l’ombre, le soleil caché par les montagnes. Nous traversons de nombreux ponts et au détour d’un virage se dessine un superbe panorama, aux couleurs douceâtres du soleil matinal. Les montagnes devant nous arborent leur plus beau manteau blanc, que vient colorer le soleil par des teintes pastels.

 

 

Le petit village en contrebas est bien chanceux d’avoir une telle vue. 400 mètres plus bas, nous apercevons le tout petit village “New Bridge” (moins de 10 maisons assurément). Un vrai petit paradis verdoyant, avec cultures en terrasses, fougères et petits jardins.

 

 

L’atmosphère qui s’en dégage est vraiment très paisible, une cascade au second plan venant timidement murmurer son flot continu. Et comme l’indique le nom du village, celui-ci se termine par l’accès à un grand pont métallique que nous traversons pour atteindre le versant opposé de la montagne.

 

 

La suite de notre marche, nous la passons à monter, descendre, monter, descendre. La chaleur se fait lourdement sentir sur nos épaules. Apparait enfin à 14h le dernier pont à franchir pour rejoindre Jhinu Danda. Celui-ci est d’une longueur impressionnante, tout comme le nombre de touristes que nous croisons pour l’arpenter. Il faut reconnaître que le village, en escaliers (forcément !), est joliment entretenu. Certaines terrasses de Guest House sont habillées de pergolas fleuries, et nous choisissons l’une d’elles pour y dormir ce soir.

 

Les groupes de touristes sont nombreux. On peut noter qu’en grande partie, ce sont les coréens et les chinois qui remplissent le porte-monnaie des guides et autres porteurs. Ces derniers sont plutôt à plaindre : qu’ils doivent porter les bagages (au contenu bien souvent inutile, du moins superflu dans ce contexte) des touristes, ou bien les besoins alimentaires des lodges, les charges qu’ils portent à la force de leur front sont considérables. Ce sont les rares locaux à qui je ne dis pas toujours « Namaste » en les croisant, par respect pour le précieux souffle dont ils ont besoin pour continuer d’avancer.

L’hôte de notre lodge est franchement désagréable. On sent pour la première fois une patte commerciale trop patinée, voire ratatinée, par le succès touristique, oubliant ainsi la politesse de rigueur. Celle-ci refusera d’ailleurs de nous fournir des couettes pour la nuit, prétextant qu’il n’en reste plus, c’est franchement honteux. Heureusement à cette altitude, les nuits sont raisonnablement fraîches et nous sommes assez couverts avec nos sacs de couchage.

Nous n’allons finalement pas nous baigner aux sources chaudes : la vue d’une photo au dos du menu de notre Guesthouse nous coupe toute envie. Un bloc de béton (certes, avec les montagnes derrières), dans lequel barbotent beaucoup plus de monde que de raison pour profiter d’une eau presque “limpide” ne vaut pas la peine de rajouter 45 minutes de marche et 200 roupies supplémentaires. Nous resterons donc dans la salle commune, accompagnés de notre interminable partie de Yam’s.

Jour – 3 : De Jhinu Danda à Bamboo

Départ 7h30. Journée qui commence encore une fois par une petite séance de cardio avec 400 mètres d’escaliers à grimper. C’est une première, je trouve enfin mon rythme pour grimper indéfiniment sans devoir faire de pause. Et si le rythme est moins soutenu, nous avançons bien plus rapidement ainsi ! Du coup, nous arrivons tôt à Chomrong et nous en profitons pour une pause de 45 minutes dans un superbe jardin dont la vue n’a rien à envier aux fonds d’écran Windows.

 

 

Nous reprenons la route, qui devient une forêt de rhododendrons. Certains sont particulièrement flamboyants.

 

 

La vue se précise avec les Annapurnas au loin. On imagine avec beaucoup d’émotion le futur passage entre ces énormes montagnes enneigées !

 

 

Nous arrivons à Sinuwa avant midi. Alors que nous avions prévu une journée relativement courte pour dormir dans ce village, nous poussons notre étape dodo jusqu’à Bamboo, soit deux heures de marche supplémentaires. Le chemin dans les bois se fait plus sombre, un certain mysticisme plane autour de nous. D’immenses fougères bordent le chemin, le lichen et les lianes dégoulinent des arbres dont les énormes racines barrent notre chemin.

Il est 13h30, et nous sommes fatigués par ces 6h de marche. Pour décompresser et fêter notre arrivée à Bamboo, 2 310 mètres d’altitude, nous buvons une bière au soleil, et partageons comme bien souvent un plat de nouilles sautées aux légumes. Nous nous reposons, et ne prenons même pas le courage de prendre une douche, la soirée qui commence ramène avec elle son vent glacial.

18h30, le dhal bat d’Alexis arrive, copieux et succulent. Je craque de mon côté pour des pâtes à la sauce tomate que je trouve décevantes, trop sucrées et surtout trop peu rassasiantes. L’ajout de sel n’arrange pas grand chose. Je me rabats donc sur un paquet de gâteaux coco au chaud sous la couette !

 

 

Il n’est même pas 19h, nous collons nos deux lits individuels et rassemblons nos couettes pour créer un nid douillet bien chaud. Le bruit de la rivière nous berce et nous dormons profondément.

Demain, nous foulerons enfin la neige de nos pieds, et les péripéties s’enchaineront !

 

Laura B.

3 thoughts on “L’Annapurna Base Camp – Première partie

  1. Un Paradis je vous dis, un Pa-ra-dis.

    Essayez régulièrement de vous arrêter pour contempler “vraiment” et tenter d’apprécier en pleine conscience le cadeau que vous vous faites.

    Je n’ai d’autre commentaire.

    Poutoux

  2. Que c’est beau !!!
    Certains… il y a longtemps …. en ont rêvé de ces sommets enneigés et de ces paysages grandioses.!
    Vos récits et photos sont un vrai bonheur.
    Même si tout n’est pas un “long fleuve tranquille ” dans ces treks, on ressent à vous lire le bien être et le plaisir qui sont les vôtres à découvrir ce pays fabuleux.
    Prenez votre temps … rien ne presse.
    Attendez l’arrivée du printemps et faites nous, dans quelque temps, “voyager”avec vos photos et récits sur les chemins du Gokyo.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *