Et voici que s’ouvrent les portes du Laos

Dernier jour dans notre Homestay à Moc Chau, Vietnam. Dernier repas en famille. Mais ce soir, nous ne sommes pas les seuls invités. Une autre grande famille vietnamienne se joint à nous. L’alcool de riz coule à flot dans des petits verres à shot, et il faut trinquer avec l’hôte et ses convives presque à chaque tournée. Puis vient l’alcool de riz dans lequel macèrent des goyaves, encore plus savoureux. Lorsque nous sommes rassasiés (du ventre et du gosier), nous sommes invités à passer au thé sur la terrasse. Seuls ceux qui mangent très lentement se resserviront encore un peu de ce doux breuvage qui fait tourner les têtes. La soirée fût agréable, notre hôte et sa femme (avec qui nous n’avons échangé que des sourires car elle ne parlait pas anglais) étaient d’une grande gentillesse, avec un sens de l’accueil remarquable. Un bien bon souvenir local.

 

 

Le lendemain matin, nous quittons le Vietnam, à petit pas. Il faut rejoindre la frontière laotienne. Nous passerons donc une nuit à Dien Bien Phu avant de prendre notre bus à 5h30 le lendemain matin pour passer la frontière et se rendre à Muang Khua, Laos.
Un peu fatigués par ces deux jours de transport, on s’arrête là. Quelques bières en terrasse nous passeront l’envie d’enchainer sur un bateau le lendemain matin, nous restons donc une journée à flâner dans cette ville sans grand intérêt. Au menu du soir, une fondue laotienne plutôt bonne et ludique, nous fait davantage transpirer par ce cagnard ambiant. La dame du restaurant était gentille, mais pourquoi éteindre volontairement le ventilateur lorsqu’elle ramène les braises incandescentes au milieu de la table ? On ne trainera pas trop à manger, tout mouillé de sueur que nous sommes devenus ! Mousson oblige, nous alternerons notre repas entre néon et bougie sur la table, pour pallier aux nombreuses coupures d’électricité, provoquées par ces violents orages.

 

 

Une grande barque à moteur nous attend sur l’embarcadère à 10h le lendemain matin. Sur une petite planche de bois, nous nous asseyons trois heures durant, regardant l’eau marron de la rivière Nam Ou (un des affluents du Mékong) et ses abords recouverts d’une jungle luxuriante. La terre rouge du pays donne cette teinte boueuse à l’eau, nous rappelant les quelques films tournés dans la région, la folle aventure en moins ! Arrivés face au barrage, nous changeons de bateau. Celui-ci sera doté de sièges voiture à la place des planchettes en bois qui font mal aux fesses, grand luxe. Le paysage aussi offre ses plus belles parures. Les montagnes karstiques déjà admirées lors de notre petit séjour au Vietnam nord se retrouvent au bord du fleuve. Nous passons déposer les vivres dans les petits villages attenants et reprenons tranquillement notre traversée jusqu’à Nong Khiaw.

 

 

Nong Khiaw est un petit village sur la rivière Nam Ou. Il nous permet de faire une halte avant de rejoindre Luang Prabang, et notre ami Guillaume, qui vient visiter le nord du Laos avec nous. Le village est mignon et son cadre est superbe, encastré dans ces sublimes montagnes touffues. Nous logeons pour peu cher dans un bungalow privatif, vue sur la rivière et petit jardin. Jusqu’ici, notre budget quotidien est amplement suffisant ! C’est encore moins cher que le Vietnam. Peut-être moins bon culinairement parlant aussi.

 

 

Il pleut tous les jours. Il faut donc trouver le bon créneau pour partir en balade goguette. Le premier jour, c’est râpé. Il pleut également toute la nuit suivante mais le lendemain matin, nous tentons l’ascension du Phadeng Peak pour profiter d’un super point du vue sur la vallée environnante. La marche est sportive, surtout sur la deuxième moitié. Nous sommes trempés de sueur à l’arrivée, mais quel spectacle ! Les montagnes s’élèvent de la rivière Nam Ou, et nous avons un point de vue 360° sublime. Clic-clac Kodak, on redescend. Évidemment, la crapahute est plus scabreuse en descente qu’en montée. Nous revenons fatigués à notre guesthouse en ayant miraculeusement évité la pluie !

 

 

Le réveil du lendemain n’offre pas un ciel bleu, loin de là, mais nous tentons quand même en fin de matinée, l’ascension d’un deuxième point de vue, le Nang None. Si celui d’hier était fatiguant mais faisable, celui-ci est carrément casse-gueule et plus qu’épuisant. Dès le début, il faut crapahuter de rochers en rochers. Il n’y a pas de chemin plat, seule une montée directe dans les rochers jusqu’en haut de la montagne.
Deux points de vue sont possibles, bifurquant chacun d’un côté, après une heure de grimpette. La dame à l’entrée nous conseille le n°2, atteignable après un bon quart d’heure supplémentaire.

Mais fatigués, on opte pour le point de vue n°1 à notre gauche. Aucun timing n’est donné, mais sur l’application Maps.me, nous voyons un chemin qui nous permettrait de faire une boucle et donc d’éviter de refaire cette ascension chaotique en sens inverse. Épuisée, je ne ferai pas les dix dernières minutes manquantes pour atteindre le sommet de la montagne. Le chemin se complique de plus en plus, ponctué d’échelles de fortune en bout de bois pour escalader les rochers. Alexis va jusqu’au bout, mais revient déçu. Le point de vue n°2 cache celui-ci, le rendant nettement moins intéressant que celui admiré la veille, dans des conditions plus acceptables.
Le chemin indiqué par l’application Maps.me, nous permettant de faire une boucle, semble fermé ou invisible, en tout cas nous n’avons pas le choix, il faut tout refaire en sens inverse. Et l’orage gronde. Puis, il se met ensuite à pleuvoir sur les cailloux boueux déjà glissants et humides de cette atmosphère tropicale.

 

 

Nous redescendons la quasi totalité en “rappel”, en s’accrochant à une corde heureusement mise pour “faciliter” l’escapade. Redescendre ainsi en marche-arrière me donne mal au dos, la peur de glisser me crispe les jambes et mes cuisses tremblent horriblement. Alexis peine moins que moi, et il m’aide à trouver des accroches pour poser mes pieds et éviter la chute. Trempés par la pluie, la sueur et la boue, nous retrouvons la terre ferme (et goudronnée) après plus de quatre heures de crapahute. Une randonnée plutôt inutile question paysage, mais une session sportive très intense sous 35° degrés… Des bonnes courbatures sont assurées, moins gênantes pour notre virée en bus du lendemain, direction Luang Prabang !

 

Laura B.

4 thoughts on “Et voici que s’ouvrent les portes du Laos

  1. Salut Laura et Alex,
    C’est toujours le même réel plaisir de vous lire et d’admirer vos superbes photos.Merci encore de consacrer votre précieux temps à alimenter votre blog nous permettant ainsi de partager partiellement vos émotions touristiques…Si je puis me permettre,vous pourriez peut-être publier un document touristique sur l’Asie du sud est à votre retour? je suis persuadée que vous auriez du succès!Bonne route bon courage bon séjour et tutti quanti!

    1. Salut Monique
      Merci pour ce commentaire fort plaisant comme à ton habitude.
      On fera sûrement un livre de nos photos et texte, à portée plutôt personnelle / familiale 😉

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