Sur la plage abandonnée, coquillages et gros déchets

Première étape de notre périple dans les confins méridionaux du Vietnam, l’île de Nam Du. Après un nouveau bus local puis une nuit dans un hôtel peu reluisant (les joies des villes de transit), nous embarquons tôt le matin sur un ferry. La mer est d’huile pour ces deux heures et demie de traversée, tant mieux. Seule une gamine fort mal élevée perturbe notre voyage et le calme olympien de Laura.

 

 

Arrivés sur place, on découvre un petit port de pêche dans une anse large, un front de mer interminable avec ces habitations en rangs serrés au bord de l’eau, et la nature qui déborde derrière. Ayant réservé un logement, nous retrouvons notre hôte sur les quais, chargeons nos sacs sur le scooter et sommes intimés de le suivre. Caché par les habitations du front mer à notre premier regard, nous découvrons une ruelle, la ruelle ! Unique pour le village, bien peu large, et alternant entre ombre et lumière, on pourrait se croire dans un souk. Impression renforcée par les vendeurs ambulants tractant leurs charrettes, les enfants utilisant le goudron comme aire de jeux, les chiens de partout, les ateliers de réparations pour les bateaux de pécheurs ! Sur une moto, c’est beaucoup moins la joie…

 

 

L’île est bien petite, relativement plate, nous serions, Laura comme moi, ravis d’enfourcher des vélos et d’arpenter ces terres avec ceux-ci. Mais comme bien souvent ici, cela ne nous est pas possible, la moto est reine et nous sommes bons pour de nouveaux zigzags au milieu de la foule. Mais pour une première découverte, nous décidons de flâner avec nos seules jambes dans le village, et le port qui nous est de suite apparu accueillant. Le tourisme est ici plutôt développé, mais quasiment exclusivement à destination de la population vietnamienne. Alors nos ballades sont ponctuées d’immuables xin chao, de regards amusés, curieux des locaux. Ici encore plus qu’ailleurs la porosité entre espace publique et privée est fascinante à regarder : boutique au milieu du salon, hamac dans la ruelle… tout se confond dans un immense espace toujours ouvert !  Au port, nous dégustons un rapide riz frit, que même Laura trouvera bon, pas un mince exploit ces derniers temps.

 

 

Petite sieste rapide et nous enfourchons finalement notre moto pour découvrir l’île. Une fois sortis de cette interminable ruelle d’habitation (qui coure en réalité sur près de quatre kilomètres), nous découvrons enfin la véritable nature rocheuse de l’île et des îlots alentours. Nous sommes seuls, et profitons de la fraicheur qu’offre la vitesse, quelle joie. Au détour d’un virage, nous tombons sur le cadre de rêve. Au fond d’une anse protégée et abritée par une forêt de palmiers se love une plage de sable fin ! Comble du bonheur, il n’y a, pour le moment, que deux petites cahutes qui offre des rafraichissements mais surtout entretiennent merveilleusement bien la plage, presque vierge de plastique. Dans ces coins du monde, c’est un ravissement qui n’a d’égal que la pureté et la température de l’eau !

 

 

Nous occuperons ainsi nos premières journées sur cette île avec un programme simple, démarrant par un banh mi au port puis constitué de lecture, de baignade et de virées en scooter. Chaque soir, nous parcourons à pied les mille cinq cents mètres qui nous séparent du port pour manger le long des quais. Le long de ceux-ci s’étale une litanie de restaurants, proposant tous les produits de la pêche dans des petits bassins plastiques . On choisit son poisson ou ses fruits de mers, tous encore vivants, on s’assoit à table et quelques minutes (ou bières, c’est selon) après la dégustation peut commencer. Tout particulièrement de petites saint jacques, agrémentées de ciboule, cacahuète, piment et nuoc mam, le tout grillé au barbecue, un pur délice ! On ne se refait pas, nous y allons à pieds pour profiter de quelques bières avec nos luxueux repas. Mais passé une certaine heure, la ruelle fait place à de nouveaux occupants, les chiens, bien agressifs quand les portes se ferment soudainement…

 

 

Pour la dernière journée sur l’île, nous décidons de partir à la découverte des îlots environnants via une journée en bateau. Nous serons six à nous retrouver au port ce matin là, quatre vietnamiens et nous. Premier arrêt, l’île face au port et première déception, il n’y a rien a faire. Du béton, des déchets, des décors à selfies (si, si, ça existe) et un bar crachant de la mauvaise musique à plein volume à huit heures du matin. Dans la description de la journée (que nous aurons juste avant de monter dans le bateau), ce lieu est dédié à notre virtual life ! Virtuel ou non, l’ennui était assurément bien présent.

 

 

Second arrêt, sur un autre îlot, un peu plus grand, où une petite communauté de pécheurs perdure. Pour nous, point de ballade, on nous impose “gentiment” d’aller à un restaurant de plage et d’y rester. Repas infect, heureusement que la mer est belle (quoi que bien polluée), nous y passons le plus clair de notre temps. Ultime destination et but initial de notre séjour, le snorkelling !  Sur le bateau, je n’avais vu aucun matériel adapté, il n’y en a effectivement pas… tout comme le corail ou les poissons ayant depuis bien longtemps désertés les lieux. Dépités, nous faisons la sieste sur le ponton supérieur en regardant nos acolytes et les personnes des deux autres bateaux. Gilets de sauvetage et absence de tuba, nous assistons bien plus à des jeux d’enfants qu’à de l’observation sous marine tant personne ne met la tête sous l’eau… Et pourquoi donc, vu qu’il n’y a clairement rien à voir. Que nous regretterons cette excursion dans ces interminables langueurs nous voyant tout deux sur la petite crique paradisiaque des journées précédentes ! Il ne faut pas se laisser abattre, pour oublier cette mauvaise journée nous décidons de partir le lendemain pour l’île de la baie, Hon Son. Mais avant ça, on écluserait bien quelques bières et assiettes de fruits de mer !

 

Alexis B.

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