Angkor un peu avant de partir

Une pause dans cette semaine marathon à Angkor. Aujourd’hui, on profite simplement du centre-ville de Siem Reap que nous découvrons toujours à vélo, à quelques kilomètres de notre logement. Un bon restaurant italien nous fait de l’oeil pour le midi, et puis nous découvrons en pleine après-midi la fameuse “Pub Street”, encore probablement endormie des folies de la veille. Nous la quitterons avant le début des festivités, à base de beaucoup d’alcool et musique à fond, et ce n’est pas plus mal (Saigon aura rempli notre lot de curiosité du genre !).

Le lendemain, nous nous offrons le luxe du tuk-tuk de Coco, un membre bien sympathique du personnel de notre guesthouse. Le propriétaire des lieux, un gros australien proche de la retraite, se contente en général de ses trois jeunes femmes cambodgiennes pour occuper ses journées et partager leur chambre commune pour plaisirs décomplexés la nuit venue ! Et lorsqu’il nous dira qu’il est horrifié de voir le sort réservé aux jeunes femmes thaïlandaises, je resterai complètement outrée intérieurement de voir à quel point il est possible d’ignorer son propre reflet dans le miroir pour juger la sale tronche des autres libidineux du même acabit…

Au petit matin, à 4h30, nous montons dans le tuk-tuk avant que le jour ne se lève pour pour l’admirer en face d’Angkor Wat. Activité très touristique, nous sommes loin d’être seuls à cette heure si matinale, et nous le savions. Pour autant, nous avons des places de choix, devant la petite pièce d’eau, au premier rang, pour admirer les premières lueurs du soleil derrière le temple et son reflet dans l’eau juste à nos pieds. Mais qui dit foule, dit aussi touristes sans gênes. Deux femmes viennent donc s’installer juste devant nous, sur le minuscule espace disponible qui nous sépare de l’eau du bassin.  Les deux jeunes hommes espagnols à côté de nous ne manquent pas de se plaindre à ces dames qui leurs répondent tout simplement que si elles ne le font pas, des centaines d’autres le feront à leur place, alors pourquoi pas elles ? Petite erreur sur ce point, car elles seront les seules à être aussi impolies.

 

 

Le soleil se lève, tout comme les bras munis de smartphones et d’appareils photos pour capturer le temple. Même si la vue est jolie, bien que le ciel couvert, c’est aussi par le spectacle de cette foule qui ne regarde même plus le paysage qu’à travers un écran que nous serons impressionnés.

 

 

La visite du temple prend un peu de temps car il est assez vaste. Des longues files d’attente sont éparpillées sur les seuls escaliers autorisés pour monter au plus haut. Nous n’aurons ni l’envie, ni la patience de les gravir. En revanche, nous nous baladerons dans les couloirs, dans l’obscurité. Une grande cour intérieure fait également office de “spot photos”. A ses côtés se trouve un autel de prières où des moines bouddhistes arrosent les touristes d’une eau assurément sacrée, avec un message pour nous autres incompréhensible, mais enfin, c’est toujours mieux d’être béni. Ci-dessous, ces moines bouddhistes sont venus en tant que visiteurs, ils n’ont pas été payé pour bénir les touristes.

 

 

Après quelques heures, nous remontons dans notre tuk-tuk pour notre deuxième escale, bien trop loin à atteindre en vélos. Direction Banteay Srei, surnommé le temple des femmes. D’une architecture très différente des autres temples de la région, nous sommes sous le charme de la finesse des sculptures. Les portes sont toutes incroyablement ciselées et la couleur rose de la pierre lui donne une caractéristique inconnue des autres architectures des temples environnants.

 

 

Le temple est petit, nous remontons donc assez rapidement dans le tuk-tuk pour une petite “randonnée dans la montagne” pour aller voir une cascade. La petite marche dans les bois ne nous émoustille pas plus que ça, ayant déjà vu la jungle luxuriante auparavant, nous restons plutôt pantois. La cascade, toute petite n’a rien d’une attraction en soi, et nous retournons rapidement à notre tuk-tuk. Après-midi repos à notre guesthouse, la nuit ayant été plutôt courte.

 

 

Le lendemain, nous avons encore quelques pépites à découvrir, notamment le Bayon, ce fameux temple aux multiples visages. Très imposant, il faut gravir un grand escalier pour entrer au coeur du temple. D’imposants visages sculptés dans la pierre habitent les lieux, et les selfies vont bon train, tant il est facile d’y faire des illusions d’optique. Il y a beaucoup de monde, mais c’est tout de même magnifique. Nous y retournerons d’ailleurs en fin de journée, avec une lumière plus chaude pour profiter d’un autre spectacle.

 

 

A pieds cette fois, il est possible d’arpenter les lieux à la découverte de plusieurs temples sur une même zone. C’est là que nous découvrirons un temple, habité par trois gros arbres, et la solitude des lieux. Personne alentour, nous sommes seuls à admirer les grosses racines de ces arbres qui traversent le temple. Un beau moment.

 

 

Les derniers jours, nous les passeront à découvrir les derniers temples sur le site, et puis nous décidons pour le dernier jour, de retourner voir celui qui nous a le plus séduit, Ta Prohm et ses immenses racines. Malheureusement, vers 15h, la foule de touristes ne désemplit pas, rompant complètement le charme des lieux que nous avions découvert la première fois presque seuls au petit matin. Quelle chance nous avons eu de l’avoir vu avant, car la magie s’efface autant que le nombre de touristes augmente. En file d’attente pour une photo de soi avec les deux bras écartés pour montrer à quel point il est immense cet arbre. Et les photos souvenirs devant les portes, comme s’il était plus important de montrer qu’on y était, physiquement, que montrer simplement le lieu, ce qui de toutes façons implique forcément la même idée. Un groupe de touristes chinois s’est même offert le luxe de quelques moines bouddhistes, dans leurs tenues authentiques, pour poser devant certains endroits. Le charme du cadre et la spiritualité cambodgienne à la fois !

Après une semaine à Angkor, nous décidons de quitter le Cambodge. Bien plus cher que les pays voisins, sans raisons apparentes (hormis Angkor qui se justifie amplement), une campagne similaire au Laos, des paysages loin de nous avoir émus, et un tourisme massif, nous décide rapidement à quitter le pays pour retourner au Laos, découvrir cette fois le sud… et retrouver cette quiétude qui n’a pas d’égale !

 

Laura B.

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