Dao Be, c’est la vie et le paradis

En face de Ly Son et un peu plus au large des côtes du centre Vietnam se trouve une minuscule île volcanique d’à peine un kilomètre carré, Dao Be. C’est elle que nous convoitions depuis le début pour ses criques paradisiaques et son eau turquoise. Depuis Ly Son, unique point d’accès, quinze minutes de bateau suffisent.

Nous jetons notre dévolu sur un Homestay, pas directement sur la plage, mais sur l’unique petite route faisant le tour de l’île. La plus belle plage ne sera qu’à trois minutes à pieds.

L’île est minuscule, et pourtant les vietnamiens ne l’arpentent qu’en scooter. Notre Homestay, à cinq grosses minutes à pieds de l’embarcadère, sera jugé « loin » par un jeune local qui nous proposera son scooter. Alors que la marche, malgré un cagnard pas possible, est très agréable. Comme à Ly Son, l’île fait pousser essentiellement de l’ail et de l’échalote. Les petites parcelles tapissées de sable blanc et séparées par des pierres volcaniques dessinent des jolies mosaïques en escalier que vient couper la petite route principale. L’ensemble est très charmant et profondément calme. A peine cinq cent locaux peuplent ce petit bout de terre, seuls quelques touristes asiatiques viennent en groupes organisés le matin et repartent trois heures plus tard par le dernier bateau de la journée retournant à Ly Son. Il est onze heures du matin, et nous sommes seuls à dormir sur l’île.

 

 

A notre arrivée, nous constatons que le seul café, situé à l’embarcadère, ferme en fin de matinée, avec le dernier départ de bateau. En dehors de ça, il n’y a ni restaurants, ni bars, ni boutiques. Où est-ce qu’on mange ?!

Après un petit moment détente au Homestay, Alexis part faire le tour de l’île en quête d’un restaurant. Rentrant bredouille, il se met à discuter dans la cour du homestay avec Danh, le frère du propriétaire des lieux. On peut préciser que l’île est évidemment une grande famille où tout le monde se trouve, de près ou de loin, lié par le sang avec son voisin. Impossible de passer incognito ! Trop content d’échanger avec des étrangers, Danh ne nous quittera pas d’une semelle pendant cette première journée. Grâce à Google Translate, nous parlons chacun de notre côté (vietnamien et anglais pour nous) dans le micro du téléphone, en essayons tant bien que mal, de se faire comprendre et échanger quelques phrases. L’outil n’est pas au top et il invente bien souvent des phrases insensées, mais après plusieurs tentatives et quelques agacements, nous arrivons quand même à discuter.

 

 

Nous partons donc en fin d’après-midi, lorsque le soleil se montre moins brûlant, accompagné de Danh, notre guide local improvisé. La petite route qui sillonne l’île zigzague entre végétation rase et roches noires volcaniques. En contrebas de la route, des petites criques d’eau turquoise d’une beauté saisissante se déchaînent au rythme d’une houle qui n’incite pas à la baignade prolongée. Mais comme c’est beau cette eau si claire, si turquoise, remuée par de grosses vagues qui explosent sur des falaises noires accidentées ! Nous nous arrêtons quand même pour une petite baignade si tentante. Je reste barboter au bord, Alexis risque le remue-ménage des vagues et manque de se faire projeter sur les rochers attenants.

 

 

Au centre de l’île, on retrouve les cocotiers et les cultures d’ail et d’échalote. Les petites mosaïques en escalier sont superbes au soleil couchant. Nous traversons rapidement les quelques maisons du village où presque toutes les façades sont peintes de scènes aquatiques pour habiller ce béton brut un peu sinistre.

 

 

A l’approche du Homestay, Danh nous propose une petite boisson locale, la coco. Les yeux en l’air au pied des cocotiers, il choisit sa cible. Et puis, pieds nus, il grimpe tout en haut et fait tomber quatre cocos fraîches cassées sur de simples cailloux. Nous buvons tous goulument l’eau à même la coco, en renversant le jus sur nos mentons noyés de cette eau fraîche et sucrée… un délice ! De retour chez nous, avec les cocos vidées de leur eau, Danh nous fait goûter une spécialité locale pour le moins originale. Après que nous ayons mangé le lait de coco sur les parois, il retire la première couche de l’écorce, que l’on récupère en grossiers morceaux. Nous trempons ensuite ces morceaux dans un mélange de sel, poivre et épices avant dégustation. On imagine aisément cet amuse-bouche dans de chics restaurants français tellement l’association est exquise !

 

 

Le lendemain, nous allons nous baigner sur la plus belle plage de l’île, une des seules où le courant n’est pas trop fort, les vagues étant cassées en amont par des rochers. Quelques langues de sable blanc permettent de rentrer aisément dans cette eau turquoise où le paysage n’a rien à envier aux Seychelles et autres destinations Lune de Miel ! Nous y retournerons au soleil couchant, où les couleurs sont les plus belles. Cette petite île est sans aucun doute la plus belle que nous ayons vu jusqu’à présent, dépassant ainsi le charme indéniable de Pulau Kapas en Malaisie. Bonus supplémentaire, nous aurons cette superbe plage uniquement pour nous durant ces trois jours. Les locaux et les touristes asiatiques ne se baignent pratiquement jamais.

 

 

Nous rythmons ainsi ces trois superbes journées par des cafés glacés dans la matinée, avant la fermeture journalière de l’établissement. Nous mangerons nos deux repas de la journée au Homestay. Les fruits de mer sont systématiquement au menu, et mon dieu ce que les crevettes sont bonnes ! L’activité principale étant la pêche (les hommes de l’île sont d’ailleurs sacrément musclés, malgré leur manque sidérant de marche à pieds !), on en mange à toutes les sauces, esquivant presque à chaque fois le poisson, à la grande joie d’Alexis.

 

 

Nous quittons l’île avec une dernière baignade idyllique au réveil, avant de prendre le bateau pour Ly Son et par la suite rejoindre la terre ferme… avec des étoiles (turquoises) plein les yeux !

 

Laura B.

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